L’idée derrière ce projet est née d’une réflexion visant à développer et diversifier les connaissances culturelles sur le territoire de la Vallée-de-la-Gatineau. Le plein air étant un secteur d’activité bien structuré et apprécié par les utilisateurs, nous avions le désir de scinder les deux secteurs d’activités pour ainsi faire connaître la simplicité et la beauté que les œuvres de « Land Art » peuvent avoir comme bienfaits dans notre vie et pour notre santé mentale. Ce projet est réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec dans le cadre de l’Entente de développement culturel 2021-2023.
C’est quoi du « Land Art » ?
Le « Land Art » c’est l’art de la terre, concept créatif expérimental qui ne se vend pas. Tendance d’art contemporain apparue au cours des années 1960, qui expose les œuvres d’art et les fait vivre autrement. Le travail de l’artiste consiste à intervenir sur l’espace et les composantes du paysage et de la nature.
Les matériaux utilisés sont majoritairement naturels (branches, roches, terre, feuillage, foin, etc.) et l’installation évolue avec le temps jusqu’à leur éventuelle biodégradation, ce qui en fait bien souvent des œuvres éphémères. Que l’œuvre soit simple ou complexe, le « Land Art » s’intègre à la nature.
La source d’inspiration : Veine d’Art
Une veine d’or, ou dans notre cas, une veine d’art évoque l’idée de dépôts minéraux qui se forment dans les fissures préexistantes dans la roche du territoire. Trouver une veine d’or/d’art c’est spectaculaire, c’est enrichissant pour une région.
En même temps une veine fait référence à notre système sanguin. Une veine, c’est un vaisseau qui ramène le sang des organes vers le cœur. Une veine d’art c’est avoir l’art dans les veines et avoir l’inspiration et la création pour ramener la culture vers nos cœurs.
La troisième dimension est celle des sentiers pédestres. Une veine c’est une trace sinueuse, un chemin que nous pouvons suivre dans la forêt où l’air que nous respirons remplit nos veines de l’oxygène nécessaire pour une bonne qualité de vie.
Félicitations aux artistes sélectionnés pour le projet Veine d’Art.
Voici les photos des différentes œuvres dans nos sentiers pédestres qui date de 2022.
Étienne Gélinas: Nature Géométrisée
Ma recherche porte sur l’ambiguïté des systèmes de langages au sein d’un espace sémiotique. Une réflexion sur la dualité des codes, sur la notion d’espace et sur l’aspect paradoxal qu’ils dégagent. Je mets en relation des systèmes, je les fais cohabiter et dialoguer.
La pièce « Nature Géométrisée » n’est pas indifférente à cette tension symbolique. La morphologie naturelle des arbres encore observable, contraste avec des formes géométriques abstraites qui rappellent l’architecture et l’intervention humaine qui sculpte la nature et notre environnement. Cette dichotomie vibrante tant recherchée dans ma démarche s’observe dans le dialogue des deux pièces qui compose cette œuvre.
Le lien entre ces éléments organiques et géométriques crée une différence formelle, en symbiose dans un espace donné. Cette cohabitation génère des contrastes qui forment une rhétorique visuelle poétique.
Sentier du Cariacou à Déléage
Janick Ericksen: Origines
Terre-mère, lieu sacré de gestation, de la naissance et de la cohabitation de la fratrie. Territoire protégé où chaque individu doit y apprendre à développer autant son savoir-vivre ensemble que son indépendance et individualité.
Le nid, protecteur de l’œuf et de l’humanité, de ces lieux ancestraux nous proviennent des symboles et messages aux couleurs de nos ancêtres ainsi tracés sur ces pierres semblant éternelles.
À ton tour d’y laisser ta trace et de la déposer dans ce nid. Qui sait si dans plusieurs années nos messages laissés ne seront pas à leurs tours interprétés.
Sentier du Cariacou à Déléage
Philippe Fleury: Vibrisses
Capteur essence,
le ciel n’est pas si loin.
Écoute à distance,
le chatouillement d’un brin.
Suis-je poil ou plume
trouvés sur sentier ?
De la chute à la montagne,
telle est la destinée.
Sentier du lac de la montagne à Grand-Remous
Yuri Rousseau et Nerea Chabot Soloaga: Fluidités
De l’arbre et ses ramifications qui évoquent notre propre système sanguin, aux réseaux mycorhiziens qui permettent au monde végétal de partager informations et nutriments, une tapisserie complexe se déploie sous nos yeux et nos pieds.
En plaçant les troncs dans une coulée, ils sont un ruissellement de morts fécondes, envahi par la mycorhize, ils deviennent porteurs de nouveaux commencements, une expression de la fluidité des phases de la vie.
C’est précisément cette fluidité qui permet la stabilité de nos formes de vie.
Sentier #1 du Mont Morissette à Blue Sea
Janick Ericksen – Piqué de nature
Tel un hommage à nos grand-mères et leurs traditionnelles courtes pointes.
Prendre un temps d’arrêt pour admirer la richesse et la diversité des textures offertes par la nature sous la forme de piqué végétal.
Élément se voulant un clin d’œil aux traditionnelles courtes pointes habilement fabriquées par nos grand-mères. Ces retailles diverses, une fois assemblées servaient à nous procurer réconfort et chaleur qui devenaient parfois nécessaires à notre survie lors des froides nuits d’hiver.
« Piqué de Nature » se veut attirer le regard sur la beauté de la nature, permettant une vision attentive et sensible à la diversité des éléments composants la forêt. Forêt qui, tout comme la courte pointe, procure réconfort et peut aussi assurer notre survie.
Sentier #2 du Mont Morisette
